Les passoires énergétiques en France : un enjeu sanitaire crucial
Actuellement, environ 5 millions de ménages en France sont en situation de précarité énergétique, un chiffre qui risque d’augmenter avec la hausse des coûts de l’énergie. Les habitants de logements classés E au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) vivent souvent dans des passoires thermiques, ces logements énergivores ayant des impacts significatifs sur l’environnement, l’économie et la santé publique.

L’impact des passoires énergétiques sur la santé
Les logements mal isolés et avec de nombreuses fuites d’air détériorent le confort des occupants : courants d’air, sensations de froid aux murs, etc. Cette insalubrité et les températures intérieures inadéquates exposent les résidents à des risques accrus pour leur santé, notamment des maladies cardio-vasculaires et des problèmes respiratoires (allergies, asthme, toux sèche, irritations des muqueuses).
Certains occupants bouchent même les entrées d’air, y compris les grilles de ventilation, pour limiter les sensations de froid, ce qui dégrade la qualité de l’air intérieur (augmentation de CO2, risque d’asphyxie avec des poêles ou chaudières, etc.). L’humidité non évacuée se condense sur les murs froids, provoquant des moisissures. Une exposition prolongée à ces conditions de vie peut entraîner maux de tête, fatigue chronique, irritations des yeux et problèmes de peau.
Précarité énergétique et vulnérabilité des ménages modestes
Les logements avec une mauvaise isolation souffrent de températures basses en hiver et élevées en été. Les passoires thermiques classées F ou G sont majoritairement habitées par des familles modestes. Ces ménages chauffent souvent peu, bien en dessous des 19°C recommandés. La hausse des prix de l’énergie exacerbe cette situation, touchant également les ménages à revenus intermédiaires. Selon l’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE), 14 % des ménages ont souffert du froid à l’intérieur de leur logement durant l’hiver 2019-2020, et la situation risque de se détériorer.
En France, 1,3 million de logements sont considérés comme très énergivores par le Ministère de la Transition Écologique. Les occupants de ces logements ont une probabilité accrue de souffrir de problèmes de santé dans l’année à venir, surtout parmi les ménages sous le seuil de pauvreté.
Rénovation des passoires énergétiques : une urgence sanitaire et environnementale
La rénovation de ces logements énergivores est crucial. Une rénovation efficace permet d’améliorer significativement le confort et la santé des occupants. Pour ce faire, plusieurs mesures doivent être envisagées, telles que l’isolation thermique des parois (intérieure ou extérieure) pour assurer une continuité de l’isolation entre les murs, le toit, le sol et les fenêtres. L’ajout d’une membrane spécifique entre l’isolant et le logement limite les fuites d’air.
Un système de chauffage adapté et correctement dimensionné (poêle, chaudière, pompe à chaleur) est également essentiel pour une performance énergétique élevée. De plus, une ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux maintient l’air intérieur sain en filtrant l’air extérieur, réduisant la pollution et les allergènes, et en récupérant la chaleur extraite pour préchauffer l’air en hiver et le rafraîchir en été.
Qualité de l’air et confort amélioré
Une bonne étanchéité à l’air combinée à une VMC double flux améliore la qualité de l’air intérieur, limitant ainsi les infections respiratoires et évacuant l’humidité et les polluants. Les témoignages des habitants équipés de VMC double flux soulignent des avantages pour la santé : un air plus sain, sans mauvaises odeurs, et un confort de vie accru.
Importance des rénovations bien réalisées
Toutefois, une isolation mal réalisée peut avoir des conséquences néfastes sur la santé en raison de l’humidité et des pathologies associées. Une mauvaise coordination entre les artisans peut entraîner des problèmes d’étanchéité et de ventilation inefficace, laissant certaines pièces glacées et favorisant l’apparition de moisissures.
Le choix de matériaux biosourcés, bien que bénéfique, nécessite une bonne connaissance des risques de condensation de vapeur d’eau. Des artisans qualifiés sont essentiels pour choisir et installer correctement des isolants thermiques biosourcés.

Conclusion
Avec la hausse du coût de l’énergie, le problème des passoires énergétiques est plus que jamais d’actualité. La rénovation de ces logements est une nécessité pour améliorer la santé des occupants et réduire les dépenses énergétiques. Concilier les avantages pour la santé avec ceux pour l’environnement doit être une priorité pour une société plus durable et équitable.